LECTURE

[Review] Bien plus qu’un trauma, écrire pour raconter: as long as the lemon trees grow.

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Burning with the fires of hope and possibility, AS LONG AS THE LEMON TREES GROW will you sweep you up and never let you go. Salama Kassab was a pharmacy student when the cries for freedom broke out in Syria. She still had her parents and her big brother; she still had her home. She was even supposed to be meeting a boy to talk about marriage. Now Salama volunteers at a hospital in Homs, helping the wounded who flood through the doors. She knows that she should be thinking about leaving, but who will help the people of her beloved country if she doesn't? With her heart so conflicted, her mind has conjured a vision to spur her to action. His name is Khawf, and he haunts her nights with hallucinations of everything she has lost. But even with Khawf pressing her to leave, when she crosses paths with Kenan, the boy she was supposed to meet on that fateful day, she starts to doubt her resolve in leaving home at all. Soon, Salama must learn to see the events around her for what they truly are―not a war, but a revolution―and decide how she, too, will cry for Syria’s freedom.

As long as the lemon trees grow

Il y a des livres qui nous marquent avant même qu'on en lise le premier mot. As long as the lemon trees grow en fait partie. J'attendais ce livre depuis des mois et ce livre a, à peu de choses près, été tout ce que j'espérais. 

Une vie bouleversée: Vivre pendant la révolution

A 18 ans, Salama Kassab était étudiante en pharmacie avant que la révolution ne change sa vie à jamais. 

Désormais, amputation, opérations, prescriptions, font partie de son quotidien. Chaque jour, elle doit absorber le flot incessant de nouveaux patients qui poussent les portes de l'hôpital de fortune qui se situe dans une zone à risque du vieux Homs.

Chaque jour, Salama est frappée de plein fouet par les horreurs de la guerre qui n'épargnent personne: du nourrisson venant juste de voir le jour, aux personnes âgées. 

"I will tell God Everything."

Parfois elle arrive à les sauver, parfois non. Les jours défilent à un rythme insoutenable à mesure que l'on plonge dans toujours plus d'horreur. Ces histoires, ce sont de vraies histoires. C'est ce qui m'a le plus marqué notamment lorsque j'ai lu certaines phrases qui sont malheureusement devenues célèbres. 

AFFRONTER LES HORREURS DE LA REVOLUTION SYRIENNE ET VIVRE SA VIE DE JEUNE ADULTE: la difficile conciliation

En marge de son quotidien mêlé d'atrocités, Salama fait la rencontre de Kenan. Cependant, comment mener une vie de jeune adulte tout en ne sachant pas de quoi est fait le lendemain? 

Le cheminement de Salama est un cheminement par lequel trop de jeunes adultes ont du passer.

L'autrice a en outre soulevé plusieurs thématiques très importantes: le syndrome du survivant ou du stress post-traumatique, la vie en temps de révolution, la maturité forcée des enfants et jeunes adultes ayant grandi trop tôt ou encore l'importance des mots, notamment la nécessaire distinction entre les termes guerre et révolution. 

“I stare at him for a few more minutes, my heart expanding with love for him.
We'll be OK,' I whisper, letting the night capture my wish. We're owed that at least. A life of not scanning rooftops, of not being relieved the ceiling didn't cave in on us during the night.
He and I are owed a love story that doesn't end in tragedy.”

Fuir ou se battre depuis l'intérieur, le dilemme cornelien

A un moment de l'histoire, je ne sais pas, j'ai juste arrêté de retenir mes larmes. C'est extrêment rare que je pleure mais je n'ai juste pas pu face à toutes ces histoires qui ont raisonné en moi car c'est le quotidien de beaucoup de personnes, proches ou moins proches, je pense que, comme beaucoup d'enfants de parents ou grand-parents ayant immigré, certaines histoires se cachent derrière ce voyage vers ce qui est considéré comme "l'ailleurs", "le mieux". 

" We fight while we’re still here, Salama, because this is our country. This is the land of your father, and his father before him. Your history is embedded in this soil. No country in the world will love you as yours does "

Plus la révolution perdure, plus l'inévitable questionnement s'impose: Fuir ou rester? 

Cette question pourrait trouver aisément une réponse pour la majorité des gens, surtout des personnes extérieures: fuir. 

Pourtant plus on avance dans notre lecture, plus on se rend compte que la réponse n'est pas aussi facile. Comment fuir un pays qui nous a vu grandir, évoluer, dont on partage l'histoire depuis des générations?

Dans le même temps: comment rester et risquer sa vie et potentiellement celle de ses proches, à chaque instant?

Bien plus qu'un trauma, une histoire qui raconte la vie

Bury me before I bury you

Plus que tout, ce que j'ai apprécié dans as long as the lemon trees grow c'est qu'il n'y a pas de trauma porn. Bien au contraire. Zoulfa Katouh a choisi de raconter la révolution, mais bien plus que ça. Elle a choisi également de raconter la vie. Celle de ces personnes qui survivent mais qui essaient également de mener la vie qu'ils sont en droit de mener. 

Une des choses qui m'énerve souvent est que les histoires sont racontées de manière très orientée traumatisme et stéréotype, ce que l'autrice a souligné, à juste titre, dans sa note - que je vous conseille de lire. 

Ce roman m'a fait réfléchir sur tellement de thématiques de manière intelligente et avec une plume qui a juste su retenir mon attention de la meilleure des manières. 

I’m sure he still dreams. Maybe he’s the only one who still dreams. Maybe he’s the only one in the whole city who still dreams at night.

As long as the lemon trees grow, c'est l'histoires de Salama, Layla, Kenan, Dr Zia, Yusuf, Lama, Hamza et tellement d'autres. C'est une histoire de vie, de révolution, qui nous pousse dans nos derniers retranchements. Zoulfa Katouh nous narre de manière intelligente et réfléchie les atrocités d'une révolution mais également la beauté des moments de vie quotidien.

As long as the lemon trees grow

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